mardi 3 novembre 2009

nabuchodonosor (Nuit Blanche, Paris 2009)









Le Nabuchodonosor est un bateau pris
dans une bouteille dérivant le temps d’une nuit sur le bassin de la villette.

Le bateau, une vedette du début du XXème siècle, est prisonnier d’une bouteille jouant le rôle de vitrine le mettant en scène dans un ballet minimal, naviguant d’un bout à l’autre du bassin.
En perpétuel mouvement, il se déplace lentement, s’exhibant le long des quais, au vus et aux sus de tous tel un objet familier devenu incongru dans un contexte urbain.

Le bateau mis en bouteille, référence d’art populaire est ancré dans toutes les mémoires, objet de décoration renvoyant tour à tour aux intérieurs des maisons domestiques et à l’imaginaire du marin, de la liberté et du lointain. Transposé à l’échelle de la ville, il propose d’envisager le bassin de la Villette comme un espace de tous les possibles, prêt à être apprivoiser par le citadin.

Le bassin voué à sa cause, le Nabuchodonosor se mue en objet étrange, tel une lanterne aux lumières changeantes, venant animer son intérieur, mettre en valeur des détails architectoniques du bateau.
Les quais se transforment en gigantesques espaces de déambulation, simple étape dans le parcours de la Nuit Blanche, donnant à voir le bateau prisonnier des limites de sa bouteille.

Cet enfermement traduit le paradoxe du marin, du navigateur épris de liberté et d’infini mais prisonnier de son embarcation. Bien que libre de naviguer en toute liberté, le marin est confiné aux limites de son bateau comme le citadin confiné dans le cocon parisien, qui cherche à déborder de ses limites.